Le monde. Je ne l'ai jamais regardée avec la même vision que les autres. Autour de moi, je voyais toujours ce qui était magique et positif. Tout était comme dans le dicton " la vie en rose " et, bien que certain trouverai ça trop enfantin, moi j'adorais le fait de ne pas avoir quitté ce monde si merveilleux. J'adorais le fait de ne pas me préoccuper des problèmes de grands. J'aimais ma situation. J'aimais, le fait de ne pas être comme tout le monde. Mais, la vie tourne et avec elle, les changements apparaissent. Maintenant, tout n'est plus que noirceur et désinvolture. Mes amis sont devenus mes ennemis sans même que je n'en prenne définitivement conscience. Le poison de mes veines me hante à tel point que j'ai besoin d'assoiffer mon âme, mon esprit, mon corps pour redevenir comme avant. Le fait de tuer, encore et encore me procure du bonheur et de la plaisance. J'aime, non j'ai besoin, de sentir leur peur à ma vue sombre, de sentir leur sang s'enfuir de leurs corps et de lâcher sur le sol, cette chose vide et sans vie. Le fait de pouvoir faire cela, c'est tout ce qui me reste. La mort. Je la vois comme un guide, comme une aide. La mort, je la cherche, je la piste. Mais, je ne l'approche pas d'assez près pour rester avec elle. Non, je la sers comme si j'étais son larbin. Sa servante. Suis-je condamnée à n'être que ça ? Une servante du côté obscur ? Sans doute. Mais je dois m'y faire. M'y faire, comme à la mort de mon frère. Car oui, il est mort pour moi. Il ne sera plus jamais la même personne qu'avant, car il les a rejoint. Il est parti avec eux au lieu de me choisir. Il est parti avec ces sales chasseurs, au lieu de devenir la créature la plus forte, la plus incroyable, la plus majestueuse. Tant pis pour lui. Seul notre nom et notre sang nous lie. Mais intérieurement, il n'est plus rien, si ce n'est, une erreur.